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La civilisation Chimú est une civilisation précolombienne dominante pendant plusieurs siècles, de 1000 à 1470.

Les Chimú étaient les habitants du royaume de Chimor. Ils habitaient la côte nord du Pérou. Leur capitale était Chan Chan, une grande cité construite en adobes située dans la vallée mochica, près de la ville actuelle de Trujillo, au Pérou. L'empereur inca Tupac Inca Yupanqui conquit le territoire des Chimú vers l'an 1470, 50 ans avant l'arrivée des conquistadores dans la région. Les chroniqueurs espagnols purent décrire la culture chimú à partir de témoignages de personnes ayant vécu avant la conquête inca. Les recherches archéologiques laissent penser que la culture chimú est issue des restes de la culture mochica ; les plus anciennes poteries chimú présentent des ressemblances avec la poterie mochica. Leurs céramiques étaient entièrement noires et leurs objets de métal comportaient des ciselures fines et complexes.

Les Chimú étaient connus pour adorer la lune, contrairement aux Incas qui adoraient le soleil. Les Chimú considéraient le soleil comme destructeur, probablement à cause de l'impitoyable rayonnement solaire régnant dans le désert où ils vivaient. Les offrandes constituaient un élément important de leurs rites religieux. Les coquillages de spondyles étaient fréquemment utilisés comme offrandes. Ils étaient aussi utilisés comme matériau par les artisans. Le spondyle vit dans les eaux chaudes côtières au large de l'Équateur. Il est associé à la mer, la pluie et la fertilité. Les spondyles étaient très appréciés par les Chimú qui en faisaient commerce.

Les Chimú sont renommés pour leur céramique monochrome caractéristique, ainsi que pour leur travail raffiné des métaux : cuivre, or, argent, bronze et tumbago (un alliage de cuivre et d'or). Les poteries ont souvent la forme d'une créature. D'autres représentent un personnage assis ou debout sur une bouteille parallélépipédique. La surface noire et brillante de la plupart des poteries chimú ne provient pas de vernis. Elle est obtenue en cuisant la poterie à haute température dans un four artisanal fermé, ce qui empêche l'oxygène de réagir avec l'argile.

Organisation sociale

La société chimú était organisée selon une hiérarchie à quatre niveaux. Une élite puissante était à la tête des centres de pouvoir. La hiérarchie était organisée autour des villes fortifiées appelées ciudadelas à Chan Chan. La puissance de Chan Chan est clairement démontrée au vu de la quantité de travail nécessaire à la construction du canal de Chimú et à l'exploitation agricole.

Chan Chan était au sommet de la hiérarchie chimú ; Farfan, dans la vallée Jequetepeque, lui était subordonnée. Le fait que cette organisation démarra dès la conquête de la vallée Jequetepeque donne l'impression que le système hiérarchique fut créé dès le début de l'expansion territoriale. L'élite des centres secondaires du pouvoir, par exemple la vallée Jequetepeque, était intégrée à des niveaux inférieurs de la hiérarchie du gouvernement chimú [8]. Les centres secondaires du pouvoir étaient chargés de gérer les terres, l'eau et la force de travail. Les centres principaux du pouvoir étaient chargés de transférer les ressources vers Chan Chan ou de prendre des décisions administratives.

Certains villages ont servi de centres de supervision technique pour la construction des canaux, puis de centres de gestion pour leur entretien. En témoigne le grand nombre de bols cassés découverts sur le site de Quebrada del Oso, car ces bols ont sans doute servi à nourrir les nombreux ouvriers chargés de la construction et de l'entretien d'un tronçon de canal. Les ouvriers étaient probablement logés et nourris au frais de l'état.

Il y avait des classes sociales sous la direction d'un état au royaume de Lambayeque à Sican jusqu'à sa conquête. Les récits mythologiques et guerriers attribués à Naylamp dans la culture sican furent transposés à Tacayanamo dans la culture chimú. Le peuple versa un tribut aux vainqueurs sous forme de marchandises ou de travail. Vers 1470, le royaume chimú fut vaincu par les Incas à Cuzco. Le roi Minchancaman fut déporté à Cuzco. De l'or et de l'argent fut offert pour orner le Temple du soleil.

Architecture

L'architecture chimú est basée sur la séparation des élites et du peuple. À Chan Chan, 10 larges zones encloses appelés ciudadelas étaient probablement des palais destinés aux rois de Chimor. Elles sont ceintes de murs d'adobes de 9 mètres de haut qui leur donnent l'aspect de forteresses. Les murs sont parfois décorés de frises en relief ou peints. Les décorations représentent des figures zoomorphes, des oiseaux, des poissons ou des figures géométriques.

La plus grande partie de la population chimú, environ 26 000 personnes, vivait dans des barrios à l'extérieur des ciudadelas. Les barrios se composaient de nombreux logements. Chaque famille disposait d'un logement composé d'espaces destinés à la cuisine, au travail artisanal, aux animaux domestiques et au stockage.

Dans les ciudadelas, on trouve souvent des espaces en forme de U, composés de 3 murs, d'un sol surélevé et d'une cour intérieure. A l'intérieur d'un même palais, on peut trouver plusieurs espaces en U, souvent jusqu'à 15. Au début de l'époque chimú, les espaces en U étaient placés à des endroits stratégiques qui permettaient le contrôle des flux de marchandises en provenance des réserves. Ils ne servaient pas d'espaces de stockage, mais ils auraient servi à conserver les traces des distributions de marchandises. Au fil du temps, le nombre des espaces en U augmenta. Leur répartition évolua : au lieu d'être dispersés, ils se regroupèrent. Leur emplacement évolua aussi : ils s'éloignèrent des circuits de circulation des marchandises.

Textiles

Le filage est une technique primitive qui consiste à tordre ensemble des fibres textiles pour créer un long fil continu, à l'aide d'un instrument appelé fuseau. Le fuseau est constitué d'un bâton habituellement plus mince aux extrémités. Un disque est inséré dans le bas pour le lester et assurer la tension du fil. Les fibres textiles sont enroulées autour d'une quenouille. On fait tourner le fuseau, ce qui entraîne les fibres de la quenouille vers le fuseau. Au passage, les fibres sont rapidement pincées entre le pouce et l'index et une torsion leur est appliquée pour les assembler en un long fil. Lorsque la longueur de fil désirée est atteinte, les fils sont tissés de diverses façons pour fabriquer des tissus.

Les Chimú fabriquaient des gazes, des brocarts, des tissus brodés, doublés, peints, etc. Ils les ornaient parfois de plumes et de plaques d'or et d'argent. Les couleurs provenaient de plantes contenant du tanin, du faux-poivrier et des noix ; de minéraux comme l'argile ferrugineuse ou les sels d'aluminium (en tant que fixatifs) ; d'animaux comme la cochenille.

Les vêtements étaient fait de la laine de quatre animaux : le guanaco, le lama, l'alpaga et la vigogne, ainsi que du coton, qui pousse naturellement en sept couleurs. Les Chimú portaient des pagnes, des chemises sans manches parfois frangées, des ponchos courts, ainsi que des tuniques.

La majorité des textiles chimú étaient en laine d'alpaga. Tous les fils ont les mêmes couleurs et ont été filés avec le même sens et le même degré de torsion. Ils provenaient probablement d'un même lieu où ils avaient été filés.

Céramique

Les céramiques chimú servaient de récipients pour l'usage domestique au quotidien, mais aussi pour les offrandes rituelles lors des funérailles. La poterie à usage domestique était fabriquée sommairement sans finition élaborée, alors que les céramiques funéraires témoignent d'une recherche esthétique plus poussée. Les vases chimú se caractérisent souvent par une petite sculpture à la jonction du col et de l'anse.

Les céramiques rituelles étaient moulées alors que les poteries domestiques étaient modelées à la main. Les céramiques chimú sont généralement d'un noir métallique avec des nuances. Le brillant caractéristique était obtenu en exposant la céramique à la fumée après l'avoir polie. Des céramiques plus claires étaient également fabriquées, mais en plus faibles quantités. De nombreux animaux, fruits, personnages et déités sont peints sur les céramiques chimú.

Métallurgie

Le travail des métaux se développa rapidement à la fin de la période chimú. Certains artisans travaillaient dans des fabriques divisées en ateliers spécialisés chacun dans une technique de travail du métal : placage, dorure, estampage, moulage à cire perdue, perle, filigrane, gaufrage avec des moules en bois, etc.

Ces techniques permirent la fabrication d'objets très variés : tasses, couteaux, récipients, figurines animales pleines ou creuses, bracelets, épingles, couronnes, etc. Lors de la fabrication de leurs alliages, les chimú utilisaient un mélange d'acides présents à l'état naturel dans leur environnement. Les minerais devaient être extraits de mines à ciel ouvert, de mines souterraines ou de rivières. Les principaux métaux utilisés étaient le cuivre, l'argent, l'or et l'étain.

Le cuivre peut être trouvé dans la nature sur la côte, cependant les chimú utilisaient surtout du cuivre provenant de terres en altitude, à environ 3 jours de voyage. C'est probablement parce que la plus grande partie du cuivre était importée que les objets utilitaires réalisés en cuivre sont de très petite taille : fils, aiguilles, pointes de pioches, pinces ou bijoux.

Le tumi (tranchoir sacrificiel) est une spécialité de l'artisanat chimú. Ils fabriquaient aussi de superbes costumes rituels composés d'éléments en or avec des coiffes de plumes ou d'or, des boucles d'oreilles, des colliers, des bracelets et des pectoraux.

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