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Mwenze Kibwanga artiste-peintre né en 1925 à Kilumba dans la région du Katanga en République démocratique du Congo, à l'époque Congo belge, et mort en 1999 à Lubumbashi.

Biographie et œuvre[]

Pierre-Romain Desfossés, ancien officier breton de la marine française, passionné par l'art africain et fasciné par les talents des artistes locaux, décide de leur ouvrir les portes de son atelier dès 1946 à Élisabethville (aujourd'hui Lubumbashi). Surnommé le Hangar, ce lieu prend ensuite le nom officiel d'Académie d'art populaire indigène. En 1950, Mwenze Kibwanga y est admis. Il y restera pendant quatre ans. Cette Académie a permis d'affirmer une peinture influencée par les traditions et la spontanéité des arts primitifs en rupture avec les canons esthétiques traditionnels occidentaux seuls dominants à l'époque.

En 1954, Pierre-Romain Desfossés meurt. Mwenze Kibwanga est alors accueilli au sein de l'Académie des Beaux-Arts d'Elisabethville fondée et dirigée depuis 1951 par le peintre et pédagogue belge Laurent Moonens (1911-1991) avec le même souci de préserver l'authenticité de l'Art Congolais. Accompagné des autres disciples orphelins de Desfossés (Pilipili, Bela, Aroun et Kalela qui sera remplacé par Kaballa) il y forme la Section "D" (comme Desfossés). Tout en continuant ainsi à pratiquer et à vivre de leur Art dans un contexte préservé, ils sont aussi invités par Laurent Moonens à rejoindre le corps enseignant en tant que "moniteurs". Mwenze sera le seul de la section "D" qui restera durablement à l'Académie des Beaux Arts (aujourd'hui Institut des Beaux Arts de Lubumbashi): après 1960, il y deviendra professeur jusqu'à sa retraite (probablement dans les années 80). Il y enseignait en tous cas toujours en 1974.

L'école d'Élisabethville, future école de Lubumbashi, est née, rassemblant des artistes reconnus internationalement comme Pilipili Mulongoy (1914-2007), Bela Sara et Mwenze Kibwanga.

A l'école de Lubumbashi, des thèmes d'inspiration sont récurrents : scènes de chasse ou de pêche, vie villageoise, faune et flore locales. Ces œuvres avaient en commun de ne pas avoir de fond dans leurs tableaux, des répétitions linéaires ou des hachures représentant les arrière-plans.

Comme chaque artiste de cette école, Mwenze Kibwanga a déployé une esthétique et une technique singulière. La figure humaine est omniprésente dans ces scènes de la vie quotidienne : chasse, travail, danse. Mwenze Kibwanga ne recherche pas les effets de perspective, le respect des normes académiques : il peint à partir d'une palette essentiellement décorative.

S'il peint avec le pouce jusqu'en 1952, son style est ensuite caractérisé par des hachures faites de traits épais au pinceau, alternant des tonalités chaudes et froides (ocres et beiges, bruns et noirs, verts et noirs). Sa technique est faite de petites barres adoptant la forme des objets. Ces zébrures font écho aux torsions du métier de tisserand qu'exerçait son père et confèrent à l'œuvre l'élasticité du ressort. Cette technique permet simultanément aux figures de se détacher et de se confondre sachant que le décor est peint de la même façon.

Mwenze Kibwanga a exposé dans son pays notamment à Kinshasa, à l'Académie des Beaux Arts, au Musée National. A l'étranger, il a participé à la foire de Lausanne 1974 et à l'exposition des avant-gardistes à Paris en 1975.

Galerie[]

Son œuvre est présente dans de grands musées internationaux. Elle fait notamment partie des collections du Musée royal de l'Afrique centrale ou du Museum of Modern Art de New York.


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Retour de chasse
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